Un moment plus tard, un moment après, le tourbillon de la journée emporte tout le monde : la parfaite orchestration des cérémonies, cadencées avec soin, conduit les invités et leur élégante mise comme un fil rouge. Sous la chaleur, s’enchaînent Mairie de Chambéry, parc de Buisson-Rond, église de Barberaz.
Jupes légères et élégantes, robes à l’unisson des demoiselles d’honneur, étoffes fines des costumes font fi des rayons ardents. L’assemblée s’électrise lorsque la 2CV déjantée des tout jeunes époux s’arrête, presque insolente, devant la respectable façade rose de Buisson-Rond. On leur sourit, on leur glisse un mot, un baiser et parfois quelques larmes débordent de ce trop-plein.
Sous les hauts plafonds de la mairie, ils se sont embrassés.
Sous les hautes voûtes de l’église, ils s’embrassent encore, échangent alliances et consentements. Lorsqu’elle est entrée, l’assemblée a retenu son souffle, le froufrou discret des tissus dans les travées s’est presque interrompu.
Ensuite, ensuite on fait fi du protocole, on respire et on trinque. Sous la fraîcheur relative des vieux arbres du parc du Château des Comtes de Challes, chacun est à sa place : tu es maintenant mon mari, tu es désormais ma femme. Au brouhaha des conversations du vin d’honneur, se sont mêlés les éclaboussures des invités jouant dans la piscine, le tintement répété des verres et le chahut des enfants qui courent en riant.
Alors que le jour daignait enfin décliner, l’ambiance festive est venue remplacer l’émotion d’une journée brûlante. La soirée, habillée de lin et de fleurs, a fait un écho parfait à ce mariage si beau : chaleur encore sur la piste de danse, émotion toujours lorsque la grand-mère se mue en conteuse pour nous emmener loin de la chaleur estivale, dans le froid pétersbourgeois.
C’est alors que je rangeai mon appareil photo pour de bon. Ce fut un réel plaisir de partager un bon bout de chemin avec eux (parce que bien sûr, vous l’aurez reconnue, ici déjà).